dimanche 8 avril 2007

Rivaliser


On peut compter au nombre des mobiles le désir d'en faire autant. Longtemps le mazzocchio est resté la figure légendaire à laquelle il ne me venait pas à l'idée de m'attaquer jusqu'à ce beau jour de 2005 (lequel ?), je ne sais plus exactement par quel cheminement, peut-être après l'interrogation sur le nombre de faces de certains châteaux d'eau polygonaux des Becher qui m'avaient conduit à des constructions gratuites et repliables à volonté. Mon pauvre premier mazzocchio souffrant de ne pas être fixé en volume il m'avait bien fallu admettre la nécessité de produire enfin des volumes non repliables. Adieu la position théorique qui voulait prendre appui sur un refus radical et définitif de tout corps volumétrique non escamotable et admettre uniquement toutes sortes de volumes générés par des pliages. D'autres règles ont pris le relais qu'Uccello n'avait pas prévues et notamment celle des anniversaires. Il me trotte dans la tête depuis les derniers jours de réaliser en hommage à Paolo un mazzocchio dont le nombre de faces comptabiliserait son âge. J'ai d'abord pensé à son âge maintenant, son âge infini, 610 ans puisqu'il semble être né en 1397. On a le droit de rire de cette prétention. Comment envisager sérieusement la réalisation d'un mazzocchio de 610 faces ? Plus simple se présente l'idée d'un mazzocchio célébrant les 78 années de vie du maître ancien : 78 = 13 modules de 6 facettes, ce qui constituerait un modèle très conforme aux dessins connus. Si j'en avais le temps je calculerais quand même combien de mazzocchi réalisés pourraient totaliser la somme de 610 et j'envisagerais peut-être une colonne de ces volumes superposés, dessinés en perspective même, érigés en monument admiratif et reconnaissant. Une autre idée (mais elle est peut-être mauvaise) consiste à imaginer scanner une reproduction du dessin de mazzocchio possédé par Le Louvre et d'en appliquer l'effet aux faces imprimées par mes soins.

Mais ceci nous amène à cette image d'un mazzocchio réalisé par David Liaudet en linogravure à partir d'un dessin en perspective rigoureuse du mazzocchio dédié au cinquantième anniversaire de Gabriel (ainsi qu'au mien) (mais tout cela, déjà, date) (si j'étais fou j'entamerais d'ores et déjà la version 51, qui est possible) (heureusement que tous les âges ne sont pas faisables) (il est déjà inenvisageable de consacrer tout son temps à la confection des mazzocchi de tous les âges possibles pour les tenir prêts et parer à toute éventualité) (l'idée on le voit serait prête à l'emploi) (mais pourquoi pas répondre à des commandes) (oui, pourquoi pas).

1 commentaire:

Liaudet David a dit…

J'ai bien travaillé non ?
Réalisé en taille d'épargne et imprimé dans des gris légèrement métallisé sur un bristol brillant ce mazzochio comblera n'importe quel intérieur. Il lui donnera une ambiance moderne et de bon aloi qui satisfera les plus exigents d'entre vous.
N'hésitez plus, il est disponible en nombre très limité.
L'imprimeur.
http://liaudetlithographies.blogspot.com/